Grèves reconductibles à la Caisse d'Allocations Familiales. Le cahier revendicatif détaillé :

Depuis le 5 novembre la CGT appelle le personnel de la CAF 63 à se mettre en grève pendant 55 mn et à se réunir tous les jeudis en assemblée générale.

Ce mouvement est lié, entre autres, à la dégradation des conditions de travail, à la diminution des mesures promotionnelles et des points de compétences attribués cette année.

Après avoir recensé et synthétisé les revendications du personnel, la CGT les a transmises à la Direction. Cette dernière a adressé sa réponse via intranet aux agents : NON à tout ce qui a été demandé. Elle en a aussi profité pour indiquer les les organisations syndicales étaient démago et faisaient croire tout et n'importe quoi au personnel...

Lors de l'AG de jeudi dernier, les salarié-e-s ont décidé ensemble de poursuivre et d'accélérer le mouvement. A partir de cette semaine ils se rassembleront les mardis et les jeudis. Les 130 personnes présentes ont aussi obtenu d'être reçues par la Direction sur le champ, mais toujours aucune avancée. 

REVENDICATIONS DES SALARIES DE LA CAF DU PUY DE DOME :

Revendications communes :

Les Congés 

Les salarié-e-s ne comprennent pas les récentes difficultés rencontrées dans la validation de leurs congés et expriment leurs craintes.

Avec la mise en place du nouveau logiciel AGAPE, les agents à temps partiel sont comptabilisés absents ce qui rend difficilement applicable la règle des 50 %.

Jusqu’à présent, le bon fonctionnement du service rendu aux allocataires était possible grâce au bon sens et à la conscience professionnelle des agents. Les managers de proximité ont toujours validé ce fonctionnement en étant convaincus de sa pertinence tant pour les allocataires que pour les salarié-e-s.

Il est important de tenir compte de la spécificité de chaque équipe et de faire confiance aux agents et à leurs cadres dans la répartition des congés. Le personnel s’interroge sur les objectifs de la commission congés rassemblant les chefs de service. Pourquoi remettre en cause ce qui fonctionne ?

Concernant la journée de fermeture de la caisse le 6 mai 2015, le personnel refuse l’obligation de poser un jour de congés et souhaite continuer à disposer de leurs congés comme bon leur semble. Les agents estime que cette journée devrait être une journée d’intéressement (ou « une journée Directeur ») au vu des bons résultats de Caf du Puy de Dôme.

Le personnel demande :

  • que la règle des 50 % (ou 30 % selon les jours déterminés à l’avance) en vigueur jusqu’à présent soit maintenue,
  • que dans les services avec un nombre impair d’agents, cette règle soit appliquée au plus favorable pour les salariés, avec la possibilité de mettre en place un système de remplacement,
  • que seuls les agents en congés soient comptabilisés absents, les agents en formation ou en mandats syndicaux doivent être considérés présents puisque ces situations sont assimilées à du temps de travail,
  • que la journée du 6 mai 2015 soit une journée Direction.

Les points de compétence et les promotions :

Face à une charge de travail toujours plus importante, une demande de productivité croissante, les salarié-e-s déplorent un manque de reconnaissance des efforts fournis.

Suppressions de postes, peu de points de compétence, aucune attribution du niveau 4, pas de revalorisation de la valeur du point, nombre de promotions et montant de la prime d’intéressement en baisse... autant d’éléments qui entraînent une baisse de la motivation et un fort sentiment d’injustice.

Comment trouver l’envie de s’investir dans son travail quand les perspectives d’évolution se restreignent d’année en année ?

Comment expliquer les différences de salaire et de niveau pour des agents effectuant le même travail ?

Autant de questions qui restent en suspend et renforcent les tensions et incompréhensions existantes.

Le personnel demande :

  • une rallonge de points de compétence répartie équitablement pour chaque service,
  • une rallonge de parcours professionnels sur l’ensemble de la caisse,
  • une meilleure transparence dans l’attribution des points de compétence et des niveaux. À noter que jusqu’à présent aucun chiffre n’a été communiqué aux instances du personnel malgré leur demande,
  • une priorité aux promotions internes et une valorisation de l’ancienneté dans le cadre des recrutements,
  • le niveau 6 pour chaque manager,
  • que les embauches se fassent au niveau 3,
  • un passage rapide et automatique du niveau 3 au niveau 4 pour tous les salariés,
  • à connaître le montant de la prime d’intéressement attribuée aux agents de Direction. 

Respect et considération de la part de la Direction :

Les salarié-e-s déplorent que les règles élémentaires de politesse ne soient pas toujours respectées. Ils estiment que le mal être de certains agents n’est pas toujours considéré. Ainsi, un agent du service prestations attend depuis 3 mois les réponses à ses interrogations.

La Direction reste silencieuse face au devenir des techniciens du groupe personne et ce malgré leur implication pour proposer des solutions de reconversion.

Le personnel demande :

  • soutien et réactivité de la Direction lors de situations difficiles (mutualisations, incivilités...),
  • aucune mutualisation supplémentaire et maintien de l’activité sur place,
  • le respect de l’horaire variable.

Contrats de travail précaires et conditions de travail :

De plus en plus d’agents sont recrutés sur des contrats précaires. Au terme de ces contrats, une nouvelle vague de recrutements est lancée sans donner l’opportunité à ces collègues de pérenniser leurs emplois. La plus value de leur formation et de leur expérience n’est pas reconnue et n’est pas mise au profit de notre institution. Cette logique économique et ce turnover important demande des efforts d’adaptation conséquents tant pour les nouveaux recrutés que pour les agents en place.

Le service rendu à l’allocataire n’est pas efficient et nombre d’entre eux se plaignent du manque de qualité apportée à leurs demandes.

Le personnel demande :

  • le remplacement de chaque départ poste pour poste,
  • que lorsqu’un poste se libère, la priorité soit donnée à la titularisation d’agents en CDD ou autre contrats précaires,
  • une plus grande transparence dans la politique de recrutement

La formation professionnelle :

Il y a une pénurie de formation à la Caf du Puy de Dôme. Face aux évolutions du public accueilli et de la législation, il est essentiel de favoriser l’adaptation de agents par des propositions de formations variées.

Le personnel demande :

  • la mise en place d’un calendrier pour ouvrir l’accès à la formation à tous les agents,
  • que les CSU bénéficient systématiquement de la formation institutionnelle qui leur est destinée. 

Télétravail :

Pourquoi le télétravail est-il limité à un certain nombre de personnes par service ?

Le personnel demande :

  • l’élargissement du télétravail à plus de bénéficiaires.

Décloisonnement des services :

Le décloisonnement des services devient un terme fictif au sein de notre caisse.

Nous n’avons aucun espace de rencontre et d’échange entre les différents services.

Les niveaux d’information ne sont pas les mêmes partout, ils sont parfois même contradictoires.

Le personnel demande :

  • la mise en place de temps d’échange interservices,
  • une uniformisation de l’information. 

Heures supplémentaires :

Les salarié-e-s souhaitent que les heures supplémentaires soient réalisées au bon vouloir des agents et en fonction des obligations de chaque service. Ils demandent que le paiement de ces heures soit réalisé en temps et en heure. 

Le personnel demande :

  • que les heures supplémentaires soient réalisées sur la base du volontariat et en cohérence avec l’activité du service. 

Projet immobilier : 

            Tickets restaurant :

Les agents ne sont pas favorables à la mise en place d’un restaurant d’entreprise. Ils préfèrent garder la liberté d’utilisation des tickets restaurant.

            Places de parking :

Les salariés souhaitent que la Direction porte une attention particulière à la négociation des places de parking pour le nouveau site.

Le problème récurrent du stationnement engendre stress et mécontentement

Le personnel demande :

  • le maintien des tickets restaurant,
  • une place de parking pour tous. 

REVENDICATIONS SPECIFIQUES 

GIB :

Le service est en suractivité (2 postes supprimés), l’augmentation de la charge de travail est importante et va s’accroître encore avec la dissolution de l’Union Immobilière et l’acquisition et la gestion prochaine de nouveaux locaux. Les méthodes de travail actuelles sont dévalorisées.

Le personnel demande :

  • la création de deux postes pérennes,
  • la reconnaissance du travail accompli.

Gestion de la relation allocataires :

Le personnel demande :

  • la titularisation de tous les CSU,
  • un renfort régulier de l’équipe d’accueil lorsqu’il manque un membre de l’équipe,
  • de pouvoir assister à tous les points techniques,
  • de pouvoir effectuer une réunion de l’équipe d’encadrement une fois par mois (avec un remplacement sur ce temps),
  • 3 personnes pour le caf.fr,
  • que la prime guichet soit attribuée aux superviseurs ainsi que le niveau 5B,
  • que les référents techniques obtiennent le niveau 5A,
  • une tablette pour les rdv,
  • plus de confidentialité pour les allocataires.

Service comptabilité :

Le personnel demande :

  • des formations et des embauches en CDI pour la mutualisation de la paye.

Service Prestations :

Le personnel demande :

  • l’équilibrage des plages d’accueil,
  • la prime de guichet pour tous,
  • un appel de candidature pour le remplacement du poste du superviseur détaché pour la prime d’activités,
  • l’arrêt de la compétition entre unité.

Service social : 

Logiciel Gessica :

Les travailleurs sociaux sont informés qu’un nouveau logiciel national va être mis en place prochainement afin de rendre plus lisible les accompagnements qu’ils assurent.

Cependant, aucune information concrète sur son contenu et son utilisation n’a été diffusée.

Le personnel demande :

  • à être associé dans cette mise en place. Les TS souhaitent apporter leur expertise et leur expérience dans ce domaine. Participer en amont aux évolutions les concernant leur permettrait de se sentir reconnus dans leurs compétences et de ne pas être réduits à de simples exécutants avec le sentiment d’infantilisation.

Cet outil risque d’être une charge administrative supplémentaire laissant moins de temps à l’essence même de nos métiers : l’accompagnement des publics en difficultés.

L’offre globale de service :

Le décloisonnement devient un terme fictif au sein de notre institution.

Les niveaux d’information ne sont pas équitables. L’impact de nouvelles organisations (accueil sur rdv, le rdv des droits...) ou de nouvelles législations n’est pas accompagné ni même anticipé auprès des travailleurs sociaux. Il semblerait que nous soyons oubliés quant à nos missions d’accueil du public et de l’accès aux droits. 

Le personnel demande :

  • de véritables espaces de coordination et d’échanges entre services.

La prime d’activité :

A partir de janvier 2016, la PA 100% dématérialisée va être mise en place.

Les travailleurs sociaux se demandent, quels moyens accompagnent cette charge de travail supplémentaire ? Les inquiétudes sont relatives au public fragile en difficulté face à l’outil informatique. Certains agents n’ont pas les compétences informatiques requises pour ouverture de boîtes mail, utilisation de caf.fr....

Grille de classification des salaires :

Différence de niveau entre les secrétaires des centres sociaux. Certaines sont positionnées sur le niveau 3 et d’autres sur le niveau 4. Cette incohérence est vécue comme une injustice.

Le personnel demande :

- que les salarié-e-s qui occupent le même poste aient le même niveau. 

Les frais de déplacements

Les déplacements sur le secteur d’intervention ne sont plus défrayés au kilomètre mais remboursé à hauteur d’un ticket d’un tramway or la spécificité des missions des TS rend parfois nécessaires l’utilisation de la voiture (réalisation d’achats). Les frais supplémentaires engendrés par ces déplacements sont à la charge du salarié-e.

Le personnel demande :

  • la prise en charge des frais réellement engagés