Pose symbolique d’une plaque en hommage à l’action politique et sociale d’Ambroise Croizat

Communiqué d'Initiative de l’Ihs Cgt 63

Ouvrier de la métallurgie, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, député communiste et ministre du travail à la libération, Ambroise Croizat est l’artisan de la création de la Sécurité Sociale.

De 1945 à 1947, dans un contexte exceptionnel de l’après-guerre mondiale le « « Ministre des travailleurs »  comme il était appelé a joué un rôle décisif sur beaucoup de dossiers phare de l’époque. La création des comités d’entreprises, le statut des délégués du personnel, la médecine du travail… s’ajoutent à la mise sur pied d’un plan complet de Sécurité Sociale. De tous les ministres du travail, aucun n’a accompli d’œuvre aussi immense qu’Ambroise CROIZAT.

Comment peut-il avoir à ce point disparu des écrans radars ? Un vrai travail d’occultation d’effacement de la mémoire. Les spécialistes qui ont des tas d’avis sur tout et les politiques soudain amnésiques préfèrent parler éventuellement de Pierre LAROQUE qui n’était… que son directeur de cabinet.

Pourtant le bébé de 1945 a fait ses preuves. Il a répondu à l’attente des travailleurs et des retraités. Mais pour qu’il soit la cible de ceux qui n’ont jamais voulu le laisser grandir et prospérer, fallait – il taire et effacer le nom d’Ambroise CROIZAT.

Beaucoup de lieux publics se limitent à un naming parfois aussi désuet qu’infantile, occultant ainsi l’histoire faite de personnalités qu’il faudrait sortir des esprits. Les derniers Présidents de la République sont mêmes devenus de formidables manipulateurs dans ce domaine. Emmanuel MACRON ne déroge pas à cette particularité de ces prédécesseurs. C’est comme si une telle pratique pouvait permettre aujourd’hui d’adhérer aux ordonnances modifiant le code du travail et accuser la Sécurité Sociale de tous les maux et d’avoir un coût exorbitant que la France ne pourrait plus payer. Comme si c’était tendance de présenter la Sécurité Sociale et le droit du travail ringards et construire un nouveau modèle libéral.

Certes la question de son financement est cruciale. On parle du « trou de la Sécu ». Mais n’y a-t-il pas beaucoup d’argent qui pourrait être consacré à la protection sociale. Le trou de la Sécu n’est qu’un choix politique et idéologique. La dette est entretenue et on pourrait la résorber facilement. Les exonérations de cotisations sociales patronales coûtent près de 30 milliards d’euros par an. Le CICE, le pacte de responsabilité et la courbe du chômage aggravent la situation. La Cour des comptes évalue à 20 milliards d’euros le manque à gagner dû  à la fraude, essentiellement liée au travail dissimulé.

Innovation sociale majeure, la Sécurité sociale était et reste un projet politique correspondant à la volonté d’étendre la démocratie au champ économique et social. Une pièce maîtresse de cette nouvelle société rêvée par les Résistants.

La santé, ce n’est pas seulement l’absence de maladie, mais un sentiment de bien-être physique, psychologique, social. Les vertus de la Sécurité sociale sont comprises comme une création continue et sa conception originelle repose sur un processus vivant qui doit s’étendre aux domaines nouveaux d’aujourd’hui. La CGT en avançant la proposition d’une Sécurité sociale professionnelle poursuit l’entreprise de son créateur.

C’est en 2015, lors des 70 ans de la Sécurité sociale que l’Institut d’histoire sociale CGT du Puy-de-Dôme a pris l’initiative de réaliser une brochure relatant l’histoire de la Sécu et mettant en valeur à travers un trombinoscope, les administrateurs CGT du Puy-de-Dôme, de la création de la Sécu à aujourd’hui, des élections aux conseils d’administration en 1947 à la réalité actuelle bien moins démocratique. Cette brochure / trombinoscope est disponible à l’accueil de la Maison du Peuple de Clermont au pris de 5 €uros.

Dans le même temps et depuis 2014 nous avons demandé au maire de Clermont-Ferrand que la ville s’honore du devoir de mémoire d’Ambroise CROIZAT.

Symboliquement nous baptisons cette rue, ici, rue Ambroise CROIZAT afin que Clermont comme beaucoup d’autres villes reconnaisse le rôle de CROIZAT.

Notre action de ce soir n’a rien de polémique. Elle ne vise qu’à alimenter le débat en produisant un savoir et une connaissance socialement disponibles et utiles. Dans cette demande qu’un endroit de Clermont porte le nom d’Ambroise CROIZAT il n’existe aucune nostalgie et aucune volonté de définir une histoire « officielle ». Il s’agit seulement d’un moment d’émancipation humaine, porteur d’expérience et d’espérance.