Syndicats et temps de parole audio-visuel, là aussi la voie des salarié-e-s est muselée.

Dans la bataille idéologique de classe qui nous oppose au grand patronat, l'outil médiatique n'est résolument pas à l'avantage de la voix des salarié-e-s.

En effet, tout au long de cette année 2014 nous avons du supporter la "chronique" "beau travail" diffusée tous les jours à 20h30 sur France 2, service public s'il en est. Cette émission quotidienne diffusée à une heure de grande écoute est proposée jusqu'au 26 décembre par le MEDEF. Dans le monde merveilleux du "beau travail", les salaires sont exprimés en brut, l'épanouissement au travail évident et la facilité d'embauche déconcertante... Tou-te-s les privé-e-s d'emplois, précaires et salarié-e-s en souffrance apprécient certainement... Pendant ce temps, la présence médiatique de la CGT et des autres organisations syndicales se partageait mensuellement mais dans des mesures beaucoup plus restreintes, et à des heures de diffusion moins accessibles.

Pourtant, la parité des expressions syndicales et politiques dans le service public audio-visuel est définie depuis 1975 par le "cahier des charges" de l'émission "expression directe". On ne peut donc que s'insurger de cette vitrine de 115 émissions de propagande patronale épandues tout au long de l'année.

Récemment, le 27 novembre dernier, le journal officiel publiait la nouvelle grille d'expressions pour 2015 et la réduction des temps d'antenne pour les organisations syndicales.

Le devoir d'indépendance, de pluralisme et d'information du service publique audio-visuel est, là encore, bafouée. Le MEDEF et ses alliés possèdent déjà l'intégralité des médias de masse en France, ils établissent désormais les grilles du service public. 

L'information aujourd'hui a donc deux ressorts :

  • L'émetteur : le patronat qui fait les lois et les crédibilise via ses médias pour en tirer tous les bénéfices.
  • Le récepteur : les citoyen-ne-s qui se retrouvent face à des médias prônant la médiocrité intellectuelle, avec des journalistes/spécialistes/chroniqueurs lobbyistes tous acquis au capital et trop souvent très médiocres eux-mêmes.

Dans cette bataille idéologique, la voix des salarié-e-s est de plus en plus inaudible et notre organisation doit redoubler d'efforts pour faire entendre ses idées au plus grand nombre. Nos principaux vecteurs d'informations sont certes les militant-e-s dans les entreprises, mais cette inégalité de traitement de l'information donnée au grand public fausse tous les principes d'égalité. La CGT, ainsi que d'autres organisations syndicales, a écrit au CSA et dénonce cette situation de manipulation de masse. Mais il faudra certainement aller plus loin pour faire reconnaître ce déni de démocratie.

Big Brother is watching you...

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