Un conflit long et unitaire se prépare chez les cheminots

Article NVO d’Isabelle Avran, 16 mars 2018

Réunie le 15 mars au lendemain de la présentation du projet de réforme de la SNCF en conseil des ministres, l'intersyndicale cheminote s'engage dans une grève d'au moins trois mois, de deux jours sur cinq, à partir du 3 avril.

Défendre le service public ferroviaire : face à une réforme de la SNCF qui s'annonce brutale pour les usagers, les régions et les cheminots, et face à l'autoritarisme du gouvernement, beaucoup dépendra de la capacité des cheminots à se mobiliser dans la durée et dans l'unité, et de celle des usagers à ne pas laisser leurs régions désertifiées. L'intersyndicale des cheminots, réunie le 15 mars au soir, a estimé, comme l'a annoncé Laurent Brun (CGT) qu'« il sera nécessaire d'être en capacité de tenir un conflit intensif sur une très longue durée ».Pour cela, elle a envisagé des modalités d'action permettant à tous de s'engager pour la défense du service public ferroviaire. Elle prévoit d'ores et déjà trois mois de mobilisation avec deux jours de grève tous les cinq jours, soit 36 jours de grève, à partir du 3 avril. Favorable à la négociation, l'intersyndicale continue de participer à la « concertation » avec le ministère des Transports mais constate qu'il « n'a tenu aucun compte des propositions et critiques des organisations syndicales dans la parution du rapport ».

La balle est donc encore une fois dans le camp du gouvernement. Les cheminots sont cependant déjà fortement mobilisés, à la fois pour informer les usagers, pour débattre, et pour manifester leur détermination. L'interfédérale relève déjà une très forte mobilisation des cheminots pour la journée de grève et d'actions du 22 mars prochain.